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Portrait d’une productrice ancrée à son territoire, passionnée par son métier, au caractère entier, authentique et généreux à l’image de ses produits !

Quel est votre parcours ?

J’ai toujours aidé mon mari qui gère une exploitation de bovins allaitants. Etre une femme d’agriculteur, c’est aider à la ferme mais c’est aussi s’occuper des enfants, de la maison. Au final, Je n’avais pas de place précise. Puis, un jour, j’ai assisté à une conférence qui abordait le sujet de la mondialisation. Le conférencier expliquait que les circuits courts étaient une façon de lutter contre cette mondialisation. C’est alors qu’une petite graine a commencé à germer dans mon esprit.

Par la suite, j’ai rencontré des personnes à la chambre d’agriculture qui travaillaient en circuit court. C’est là que je me suis dit, j’ai de la gentiane dans mes montagnes, j’ai une recette d’apéritif de gentiane, je peux donc produire des produits à base de Gentiane. Alors j’ai décidé de franchir le pas. J’ai commencé ma production en 2016.

Vous avez votre propre ressource de racines de Gentiane, à quel moment de l’année récoltez-vous les racines ?

Pour la récolte, j’ai bénéficié des conseils d’Éric Vallé, conservateur de la réserve naturelle nationale de la vallée de Chaudefour qui travaille pour le Parc des Volcans d’Auvergne. Nous récoltons, avec mon mari, les racines de gentiane au printemps avant la floraison et à l’automne parce que la sève redescend dans la racine. C’est à ces périodes de l’année qu’il y a un maximum de principes actifs dans les racines.

Quels sont les propriétés de la gentiane ?

La gentiane à des propriétés digestives, fébrifuges, antidépresseurs et antioxydants.

Pouvez-vous nous présenter vos produits ?

Je fabrique un apéritif de gentiane qui se boit pur puis le « Parfait de gentiane » qui est un concentré de sucre et de racine de gentiane. C’est un condiment qui s’utilise très bien en cuisine. Je propose également de la confiture et de la gelée de Gentiane.

J’ai également créé « La fée des haies » un apéritif préparé à partir de fleurs de sureau. C’est Éric Vallé qui a trouvé le nom de cet apéritif.

Cette année, je vais fabriquer des perles de gentiane que l’on pourra mettre sur des entremets ou bien dans des cocktails.

Comment sont fabriqués vos produits ?

Je travaille de manière très artisanale avec des racines fraîches et sèches. La racine fraîche est moins amère et la racine sèche est plus aromatique. Il faut de tout. Les arômes peuvent être différents d’une bouteille à une autre parce que c’est un produit qui est vivant et qui évolue dans le temps. Il n’y a pas d’additif, de colorant ni de conservateur et les amertumes développées dans mes produits dépendent du temps de macération et ça, ça fait partie de mon humeur ! Il y a l’humeur de la fermière dans mes produits !

Elle est là la signature de vos produits ! C’est l’humeur de la fermière !

La durée de la macération indique que vous êtes de bonne ou de mauvaise humeur ?

Ça dépend ! Je suis libre dans ma créativité ! On est dans le vivant ici !

Quelle est l’origine de la recette de votre apéritif de Gentiane ?

C’est un vieux monsieur du Cézallier, Sylvain, un ami que j’adorais qui n’est plus là aujourd’hui qui m’a transmis la recette. Il était solaire malgré une vie difficile. Je l’aimais beaucoup.

Pourquoi avoir choisi le nom « l’Or du Cézallier » pour votre apéritif de Gentiane ?

Pour la couleur de la plante et de mes boissons qui sont dorées comme de l’Or. Et puis le Cézallier c’est précieux. Ça vaut de l’Or !

Vous êtes très attachée à votre territoire, que représente le Cézallier pour vous ?

Le Cézallier, c’est avant tout mes grands-parents qui vivaient à Anzat le Luguet. Ils étaient paysans. Ils sont ancrés dans ma mémoire et dans mon cœur. Les parents et les grands-parents de mon mari étaient eux aussi paysans dans le Cézallier. Le Cézallier c’est l’histoire des hommes, d’un patrimoine, de la géologie, d’un climat. Quand on monte dans nos montagnes, avec notre histoire familiale, on s’assoie et on se laisse aller sereinement. J’ai l’impression de fondre et de me confondre dans ce beau territoire. Comme je le dis souvent, dans le Cézallier, on peut se perdre mais on peut aussi se trouver.

Quel sens donnez-vous à votre métier?

Ce n’est pas un métier, c’est une passion. Je fais partie d’une caste qui est celle des paysans. C’est important pour moi de mettre en avant le Cézallier puis de commercialiser mes produits en circuit court. Je contribue ainsi à maintenir la vie sur ce territoire. Et puis je suis fière de produire un produit qui se démarque de l’industrie agroalimentaire. Je suis responsable de la qualité de mon produit, je fabrique des produits naturels, c’est là où se trouve ma plus- value.

C’est une forme de militantisme ?

Vous croyez ? Eh bien oui ! Il faut sauvegarder l’identité du Cézallier et des savoir-faire qui s’inscrivent dans la lignée des paysans du territoire. C’est un patrimoine.

Quel moment préférez-vous dans votre métier ?

Quand je fais la mise en bouteille ! C’est le résultat final et une vraie satisfaction ! L’histoire est en bouteille !

Il n’y a plus qu’à parler du produit et déguster !

Que souhaiteriez-vous pour l’avenir de la profession ?

Que l’agriculture redevienne une agriculture paysanne à taille humaine et qu’on soutienne l’économie locale. L’agriculture de demain, on doit l’écrire avec les consommateurs pour eux, pour nous. Puis que les agriculteurs soient reconnus dans leur travail.

Un message à transmettre :

Il s’adresse aux consommateurs. Qu’ils ne nous laissent pas tomber. On doit avancer ensemble et être solidaires. On est tous liés les uns aux autres. On a tout intérêt à avancer ensemble.

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Où trouver les produits ?

Vente à la ferme à Apchat, à la boutique de la maison du Parc des Volcans d’Auvergne, à la fromagerie chez Paddie à Beaumont, au marché de Besse et Saint Anastaise les lundis matin, à l’épicerie le panier rouge à Volvic, à la cave à vin Volcani’k à Pontgibaud, à l’épicerie les portes du soleil à Fix Saint Geneys, les parfums Colline à Ardes sur Couze.

L’apéritif l’Or en Cézallier est également proposé dans des restaurants locaux :

• Le Tourna Bouta Quo à Besse et Saint Anastaise, à la crêperie du café de la place à Nonette ainsi qu’au restaurant Origine au Broc.

• Au Marché de Noël de la Sauvetat.

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Association  Envie de Cézallier

Michelle Bafoil fait partie de l’association « Envie du Cézallier » qui a vocation à promouvoir les produits locaux et l’éco-tourisme du Cézallier. N’hésitez pas à consulter leur site internet : Cezallier.fr